Pourquoi et comment limiter l’utilisation des écrans chez les jeunes ?

L’omniprésence des smartphones et des écrans a des impacts profonds, et parfois insidieux, sur le développement des enfants et des adolescents. Des statistiques alarmantes révèlent une immersion croissante dans le monde numérique dès le plus jeune âge, ce qui soulève de nombreuses questions sur les conséquences physiologiques, mentales et sociales de cette surexposition.

Dans cet article, nous allons parcourir les dangers spécifiques liés à la téléphonie mobile, aux réseaux sociaux et aux écrans, tout en proposant des solutions pratiques et des alternatives pour aider les parents à s’y retrouver dans cette situation complexe !

Le « verrou numérique » : un écran de fumée ?

Alors qu’en enquête de la CNIL révèle en 2021 que 63 % des moins de 13 ans ont au moins un compte sur un réseau social, le premier ministre Gabriel Attal a récemment exprimé son désir d’instaurer un « verrou numérique » pour prévenir l’inscription des moins de 13 ans sur les réseaux sociaux.  Plutôt que d’adopter une législation stricte sur la limitation du temps d’écran, il est privilégié ici une collaboration avec les plateformes numériques pour élaborer des solutions plus souples. 


Cependant, il est essentiel de prendre du recul sur cette annonce, puisque la France a déjà pris des mesures dont l’efficacité reste discutable. Cette loi viendrait donc au soutien de la loi existante mais non appliquée. 


En effet, une loi adoptée le 7 juillet 2023, fixe la « majorité numérique » à 15 ans, interdisant aux enfants de s’inscrire sur les réseaux sociaux avant cet âge. Cependant que les plateformes populaires telles que Facebook, TikTok, Snapchat ou encore Instagram ne permettent pas les inscriptions aux enfants de moins de 13 ans…

Une autre loi de 2018 interdit l’utilisation des téléphones portables dans les écoles,
de la maternelle au collège. Les lycées quant à eux peuvent choisir d’adopter cette interdiction dans leur règlement intérieur.
Cependant, une simple visite dans une cour d’école révèle que cette réglementation est généralement ignorée.

Enfin, le Code de la Santé Publique interdit explicitement depuis 2010 la publicité ciblée vers les moins de 14 ans pour les téléphones portables de tout type. Ce qui n’empêche pourtant pas les adolescents de vouloir un téléphone mobile dès leur plus jeune âge… 


Or, devant le constat d’échec de ces règlementations, il est temps d’envisager des actions concrètes au niveau individuel, en particulier du côté des parents…

omniprésence smartphones enfants

L’état des lieux inquiétant de l’utilisation des écrans par les plus jeunes

Dans cet écheveau numérique, la jeunesse navigue entre les pixels… Certains enfants de 2 ans passent plus d’une heure par jour jour devant un écran de smartphone. Cette durée augmente avec l’âge, atteignant 1 heure 34 minutes à l’âge de 5 ans.
Or, l’absence d’interaction sociale induite par le temps passé devant un écran à cet âge est insécurisante, ce qui affecte le bien être émotionnel de l’enfant, la représentation et l’estime de soi. Cela occasionne des retards cognitifs, principalement de développement du langage mais aussi de motricité fine et de résolution de problèmes, ainsi que des troubles communicationnels et sociaux. 

 

enfant avec téléphone portable à l'école

À l’aube de l’adolescence, l’équipement en smartphones connaît une flambée dès l’âge de 11 ans, avec 48% des enfants de 12 ans arborant fièrement leur précieux téléphone à-tout-faire…, sauf leur lit, la table et les devoirs ! Par la suite, 92% des 12-17 ans sont équipés d’un smartphone. Il devient alors comme bien souvent chez les adultes, dont leurs parents, la continuité de leur identité.

 

Toutefois, ces chiffres ne représentent pas une norme universelle, mais plutôt une tendance observée par une étude de Santé Publique France.

Pour éviter que les écrans ne deviennent de véritables compagnons, la nécessité d’une prévention et d’une éducation aux médias et à la technologie mobile, dès le plus jeune âge, est indispensable.

Un exemple notable est celui d’Éric Cantona, ancien footballeur professionnel, qui a choisi d’interdire les smartphones dans sa famille. Comme il l’explique dans un article de Sain et Naturel, ses enfants font d’autres activités, comme jouer de la musique, faire du sport, peindre ou même s’ennuyer ! Nous avons toujours tendance à vouloir occuper les enfants par tous les moyens, or l’ennui développe l’imaginaire et la créativité…

petit enfant sur un smartphone

Les dangers spécifiques des écrans pour les enfants et adolescents

Quels sont les risques associés à l’utilisation des smartphones pour la santé physique, mentale et le développement social des jeunes ? C’est ce que nous allons voir en détail…

Les différences physiologiques entre enfants et adultes

Les différences physiologiques entre les enfants et les adultes exposent les premiers à des risques accrus face à l’utilisation des smartphones et plus généralement des téléphones portables. 


enfants adultes téléphone portable

La barrière hémato-encéphalique, chargée de filtrer les substances nocives avant d’atteindre le cerveau, est encore en développement, rendant les enfants et adolescents plus susceptibles aux impacts négatifs des ondes des téléphones mobiles. Ces particularités anatomiques amplifient les conséquences négatives de l’exposition « aux écrans ». 

La paroi crânienne des enfants et adolescents étant plus fine que celle des adultes, elle offre, en effet, une protection moindre contre les effets nocifs des radiations émises par les dispositifs numériques. Nous allons voir lesquels.

Les effets des ondes et écrans sur la santé physique des enfants

Le smartphone, la tablette ou encore la télévision façonnent le quotidien des enfants avec une présence envahissante aux conséquences insidieuses. La lumière bleue, émise par ces écrans, se révèle être une double menace pour les yeux en pleine croissance, engendrant fatigue visuelle, maux de tête et perturbations du sommeil. 

 

Selon une étude du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Montpellier, 72% des enfants exposés régulièrement à des écrans ressentent une fatigue oculaire notable.

Au-delà de ces effets liés à la lumière, l’ombre de l’obésité plane également : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une augmentation de 25% des problèmes de poids chez les enfants est directement attribuée à une exposition prolongée aux écrans.

Il a également été prouvé que l’effet biologique de ces émissions composites est une production de protéines de stress avec résonance sur les ondes Delta du cerveau, affectant le sommeil profond. 

ado fatigué smartphone

Mais les inquiétudes concernent principalement les ondes électromagnétiques des mobiles. Une étude menée par le professeur T. Lemire, intitulée « Pourquoi éteindre son téléphone portable en classe ? », souligne que les smartphones émettent des hautes fréquences similaires à celles des micro-ondes, perturbent l’activité électrique du cerveau, le système immunitaire et endocrinien. L’étude évoque des risques accrus de troubles comportementaux, de mémoire, de leucémies et même de cancer. 

 

Ces hyperfréquences sont couplées avec des extrêmement basses fréquences (ELF – Extremly Low Frequencies) transportant les paquets de données (texte, voix, images) qui avoisinent le cadencement des rythmes biologiques, notamment les fréquences de l’activité cérébrale.

Lesquelles ondes furent classées comme “cancérigènes possibles pour l’homme” en 2005 par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).  

 

Selon les études, c’est la nature du signal qui est néfaste et non l’intensité des appareils, qui même à faible puissance, entraîne une perte d’étanchéité de la barrière sang-cerveau, une baisse de production de mélatonine et d’acétylcholine, entraînant des troubles du sommeil, de la mémoire, de la concentration et de l’apprentissage. Ainsi que des dommages génétiques.

Les effets néfastes sur la santé mentale

Une étude menée par le National Institute of Mental Health (NIMH) établit un lien indéniable entre le temps d’écran et une augmentation significative des risques de dépression, d’anxiété et d’autres troubles de santé mentale chez les jeunes. 

 

Les smartphones ne sont pas seulement des fenêtres vers le monde numérique, mais parfois des portes ouvertes à la dépendance. Selon une étude de l’American Academy of Pediatrics (AAP), près de 15% des enfants âgés de 8 à 18 ans sont considérés comme dépendants des écrans, un comportement qui peut entraîner des modifications dans leur humeur et leur comportement.

Par ailleurs, la dépendance aux écrans génère aussi des conséquences sur les performances scolaires. 

ado accroc aux écrans

Une analyse approfondie réalisée par la revue scientifique PLOS ONE met en lumière la corrélation entre l’utilisation des ondes et des écrans des téléphones mobiles par les enfants et adolescents, entraînant des implications directes sur leurs résultats scolaires. 

 

En effet, comme nous l’avons vu, les études démontrent une diminution de l’apprentissage, de la mémoire et de l’attention, ainsi que des troubles comportementaux induits par une exposition prolongée.

L’impact sur le développement social

Les répercussions des écrans sur le développement social des enfants se révèlent préoccupantes, comme le met en lumière une étude de JAMA Pediatrics. Elle souligne que le temps consacré aux écrans agit comme un filtre, restreignant les interactions essentielles au développement des compétences sociales chez les jeunes.

 

adolescente utilise trop son smartphone

De plus, l’accès précoce aux smartphones et aux réseaux sociaux expose les enfants au cyberharcèlement, un problème grandissant que WebCleaner connaît bien. En effet, des parents confrontés à des contenus offensants créés par des harceleurs, tels que des photos ou des vidéos indésirables ont fait appel à notre entreprise pour éliminer ces sources de souffrance et protéger la dignité de leurs enfants. 

 

Les réseaux sociaux, qui ont proliféré depuis le début de l’ère des smartphones en 2010, sont devenus un terrain propice à la dégradation de la santé mentale des adolescents. Les études et rapports abondent, montrant une concordance entre le temps passé sur les réseaux sociaux, l’utilisation des écrans et les effets néfastes sur le bien-être émotionnel des jeunes.

 Les conséquences sur le développement cognitif

Une recherche publiée dans le Journal of Applied Developmental Psychology révèle un retard significatif dans le développement du langage chez les jeunes enfants exposés de manière excessive aux écrans, avec une prévalence de 20% chez les enfants à risque.

adolescent téléphone portable école

 

Pire encore, la créativité et l’imagination, cruciales pour l’épanouissement intellectuel, sont menacées par cette immersion numérique. D’après les résultats d’une étude de Sage Journals, 30% des enfants exposés de manière intensive aux technologies digitales ont montré une réduction significative de leurs capacités créatives.

Les bonnes pratiques pour réduire le temps d’écran

Applications de contrôle parental, dumbphones, sensibilisation… parcourons les solutions pour réduire l’exposition aux écrans des enfants.

Applications de contrôle : quelle efficacité ?

Les applications de contrôle parental, souvent présentées comme des gardiens numériques vigilants, sont devenues les outils incontournables dans la lutte contre la surexposition aux écrans des enfants que souhaitent mener les parents. Elles promettent une surveillance attentive et une limitation de l’utilisation des appareils numériques.

 

Cependant, voici le hic : ces outils, bien qu’utiles, ne sont pas infaillibles. Les enfants rusés peuvent les contourner plus facilement qu’un détective dans une série télévisée !

Dumbphones : la sagesse numérique

dumbphone

Face à ce défi, la question se pose : pourquoi ne pas éviter carrément d’équiper un enfant d’un smartphone ? La solution émergente, pleine de bon sens, réside dans les dumbphones. Il en existe à clavier. 

 

Ces « dumbphones » sont des appareils minimalistes qui permettent les fonctions essentielles, appels et messages texte (SMS), tout en éliminant les distractions des applications et d’Internet et leurs effets délétères, pourvu qu’on les équipe d’une oreille filaire, tel que le recommande la Fédération Française des Télécoms. 

Une approche qui concilie la communication pratique avec la préservation d’un environnement exempt d’écrans envahissants et d’effets négatifs sur la santé.

 

adolescents lisent des livres

Le rôle des parents et de l’éducation pour équilibrer le virtuel et le réel

La responsabilité face aux écrans ne repose pas uniquement sur les épaules des développeurs d’applications ou des concepteurs de téléphones, ni sur l’État. Les parents ont un rôle primordial à jouer dans la limitation de l’usage des téléphones et des écrans.  


Comment y parvenir ? Pour commencer, en donnant l’exemple eux-mêmes !
En adoptant des habitudes d’utilisation saines, puis en établissant des règles claires et cohérentes concernant le temps passé devant l’écran et en encourageant activement d’autres activités enrichissantes, comme lecture ou le sport. 

Il ne s’agit pas seulement de restreindre, mais de créer un équilibre sain entre le monde numérique et les expériences tangibles, qui contribueront au développement global de l’enfant et de l’adolescent. 


À la croisée des chemins numériques, les parents ont donc le pouvoir de guider leurs enfants vers une relation équilibrée avec la technologie. Les alternatives pratiques existent, alors que les applications de contrôle se montrent peu efficaces. 

C’est la compréhension, l’éducation et la communication qui peuvent montrer le chemin vers une utilisation de la technologie équilibrée et ainsi permettre un développement plus épanouissant.


ado s'endort sur un livre

🙂